A la question « Que donner à manger à mon chien ou mon chat ? », la réponse est simple :
l’idéal est de donner à manger de tout !
Aussi bien des restes de table, des boîtes, des pâtés, des barquettes et des croquettes, en alternance.
Tout simplement parce que c’est en variant sa nourriture qu’on l’équilibre :
ce qu’il n’y aura pas dans le pâté ou les croquettes, l’organisme le trouvera dans une tranche de jambon, un morceau de fromage ou un bout de légume.
En diversifiant les aliments, on augmente la palette de sources de nutriments.
On ne risque donc pas de déséquilibrer la ration, pour peu bien sûr que l’on respecte les proportions conseillées – en début d’article – dans la semaine (pas spécialement au jour le jour : voir plus loin).
Un peu comme on nourrit un enfant sans connaissances poussées en diététique, on nourrit son animal avec du bon sens, en ne donnant ni trop ni trop peu, en suivant les besoins de l’animal (s’il grandit, s’il vieillit,….) et en respectant les proportions qui ont été vues en début d’article (lire le Chapitre 1 : « Que mangent normalement les chiens et les chats« ).
Par exemple, une bonne solution est de donner chaque jour :
– un repas de type pâté le matin
– un repas cuisiné par vous à midi ou le soir
– un repas de croquettes pour la nuit, en cas de fringale nocturne
Mais vous pouvez évidemment décider du moment qui vous convient le mieux pour chacun de ces types de repas.
Pour le plat-maison, le principe est de respecter dans la semaine les proportions précédemment présentées (voir le Chapitre 1 : « Que mangent normalement les chiens et les chats ?« ).
Il ne faut pas spécialement chaque jour tout peser et tout comptabiliser (on ne le fait pas pour son enfant non plus).
Par exemple, si un jour on donne un peu plus de viande à son chien, le lendemain on en donnera un peu moins et on augmentera les légumes.
Ainsi, dans la semaine, la ration s’équilibrera.
Après tout, depuis des milliers d’années, nos compagnons n’avaient pas de croquettes et ils sont bien arrivés jusqu’à maintenant avec nous.
Evidemment, si par le passé ils ne recevaient qu’une soupe avec juste un peu de pain, ils ne faisaient pas de vieux os, mais comme maintenant on connaît bien les besoins alimentaires de nos amis à 4 pattes, on peut leur préparer des plats-maison bien adaptés à leur santé et leur bien-être.
Si vous n’êtes pas encore tout à fait convaincu malgré ce qui ne relève en fait que du bon sens, la seule chose à faire est de tester votre compagnon !
Votre propre animal arrivera très vite à vous guider et vous convaincre !
En effet, je vous conseille pendant 15 jours de diminuer les croquettes et de lui donner à manger de tout.
Testez ses goûts, ses envies et vous verrez apparaître son appétit naturel après quelques jours seulement !
Et vous allez très rapidement constater plusieurs choses très positives :
– votre animal va manger avec plus d’entrain sa ration-maison que son bol de croquettes
NB : certains animaux, tellement « drogués aux croquettes » auront du mal au début avec une nourriture dont ils n’ont pas l’habitude (un peu comme un ado habitué au fast-food et qui ne mangera pas votre cassoulet maison, même s’il est bon). Au départ, parfois, il faut juste l’habituer en mélangeant un peu de pâté ou de cuisine-maison avec ses croquettes (un peu comme on apprend à des enfants à manger des légumes).
– très vite, les signes de bonne santé vont apparaître chez votre animal :
il a meilleur appétit, il va mieux, il a plus d’énergie et de vitalité, son poil est plus brillant et sa peau paraît plus saine (moins de boutons,…), les gratouilles ont diminué ou même ont disparu, il ne réclame plus sans cesse (car il est mieux rassasié), il est mieux dans sa peau, il est moins nerveux ou agressif,…. Bref, que du positif et après quelques jours seulement !
– en donnant de tout, on fait quelque chose de naturel et de normal : on élargit ce qu’on appelle la bibliothèque alimentaire de l’intestin ; un tube digestif habitué à tout type de nourriture est moins sensible à tout nouvel aliment (pas de diarrhée en passant d’un aliment à l’autre )
– le plus souvent, après quelques semaines, les propriétaires constatent que l’animal commence à « bouder » ses croquettes : c’est positif car cela veut dire que l’organisme de l’animal a « repris le contrôle » de son alimentation et qu’il peut à nouveau être rassasié correctement, sans avoir envie de manger non stop. Il a réappris à ne manger que quand il a faim, puisque tous ses besoins sont couverts par son alimentation et qu’il aura ainsi réatteint la satiété.
– dans la vie d’un animal, certaines circonstances peuvent l’obliger à devoir manger plutôt l’une ou l’autre des présentations (par exemple aliments humides si opération, croquettes spéciales pour certaines maladies, ou aliment préparé soi-même quand perte d’appétit).
S’il est habitué à manger régulièrement ces divers types de nourriture, la mise en place du régime alimentaire particulier ne posera aucun problème.
Pour bien comprendre la boulimie :
L’animal a besoin de toute une série de nutriments (glucides, lipides, calcium, sodium, fer, zinc,…) que l’on peut comparer aux lettres de l’alphabet : il a besoin des lettres A, B, C, D,… jusqu’à Z.
Comme on l’a vu précédemment, les croquettes ne contiennent pas tous les nutriments nécessaires et ne couvrent donc pas tous ses besoins : l’animal va donc pas exemple manquer de la lettre M et de la lettre S (2 nutriments pris au hasard pour l’exemple).
Ces 2 lettres manquant, l’animal ne sera pas rassasié, il va donc retourner manger ses mêmes croquettes, dans lesquelles il n’y aura toujours pas de lettres M et de S.
Et le cercle vicieux s’installe : le chien n’est pas rassasié d’une nourriture carencée en lettres M et S, et il mange sans fin (et sans faim), toujours la même chose.
Si on varie sa nourriture, il va, au hasard, certainement trouver la lettre M dans un bout de jambon et la lettre S dans un morceau de haricot.
Ayant ainsi TOUTES SES LETTRES, l’animal sera RASSASIE et arrêtera de manger jusqu’au prochain repas.
En variant ses repas, on casse donc ce cercle vicieux en levant les carences (ou subcarences) et l’animal reprend alors le contrôle de sa satiété et de son envie ou non de manger.
Dr. Ariane
Phyto-animaux