Organes sensoriels des plus perfectionnés, les oreilles peuvent être le siège de visiteurs indélicats, tels des parasites, des bactéries ou des corps étrangers (épillets,….).
Sans être exhaustif, cet article passe en revue la plupart des maladies touchant les oreilles de nos chiens et de nos chats, avec les solutions en phytothérapie qui peuvent nous aider à traiter nos compagnons aux oreilles sensibles.
SOMMAIRE :
1. Les oreilles : des pavillons remplis de sons
2. PAS DE GRELOT AU COLLIER DES CHATS !
3. Prévention des problèmes d’oreilles, soins de base et nettoyage
4. La gale d’oreilles
5. L’otite aiguë, l’otite purulente
6. L’otite chronique
7. Les corps étrangers
8. L’othématome = hématome de l’oreille
9. Les tumeurs de l’oreille
10. Conclusion
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1. Les oreilles : des pavillons remplis de sons
L’audition est l’un des sens les plus importants chez les animaux.
Pour les proies comme le cheval, elle sert à détecter rapidement un prédateur à l’affût, histoire de pouvoir fuir au plus vite, tandis que pour les prédateurs que sont le chien et le chat, les oreilles permettent de localiser des proies.
S’ils ne sont pas parfaitement exacts car difficilement vérifiables, les chiffres donnant le spectre d’audition de chaque espèce donnent de bonnes idées quant à la supériorité de l’audition animale par rapport à l’audition humaine.
L’homme entend des sons allant de 20 Hz (hertz) à 20.000 Hz, alors que le spectre d’audition du chien – qui est un animal entendant très bien – est de 20 Hz à 40.000 Hz,
tandis que celui du cheval, comme celui du chat est de 20 Hz à ….100.000 Hz !
(Pour le chat, certains disent 50.000 Hz, mais quoiqu’il en soit, c’est plus que l’homme ou même que le chien).
Mais pourquoi chat et cheval entendent « pareillement », alors que l’un est proie et l’autre prédateur ?
L’un parce que justement il est une proie sans moyen de défense (pas de cornes comme les antilopes
pour « enfourcher » un éventuel lion), il faut donc qu’il entende rapidement pour s’enfuir rapidement , et l’autre parce que ses proies sont minuscules, émettant des bruits inaudibles et qui se cachent sous une bonne couche de terre, comme les souris dans leur terrier.
De là à penser que l’humain n’entend pas grand-chose…. c’est tout à fait vrai !
Spectre d’audition (estimé) :
– homme : 20 – 20.000 Hz
– chien : 20 – 40.000 Hz
– chat : 20 – 100.000 Hz
– cheval : 20 – 100.000 Hz
2. PAS DE GRELOT AU COLLIER DES CHATS !
En sachant cela, vous comprenez que mettre un grelot au cou du chat est une aberration, presque même de la torture auditive pure !
En effet, c’est comme si on nous attachait à nous, humains, une énorme cloche de vache des alpages, qui va nous faire exploser les tympans à chaque mouvement !
(Je ne comprends d’ailleurs toujours pas quel est l’intérêt commercial des firmes qui vendent ces colliers, car c’est un coût supplémentaire totalement inutile).
Quand on sait que beaucoup de chats « perdent » leur collier à grelot de façon répétitive, on peut raisonnablement penser qu’ils arrivent en fait à s’en débarrasser à chaque fois, tellement « ça leur casse les oreilles », c’est le cas de le dire !
Sans compter les chats qui en deviennent agressifs….
Quant au fait de prévenir les oiseaux, l’intention est louable, mais cela ne peut pas se faire au détriment de la santé de nos compagnons. Après tout, il faut accepter la nature telle qu’elle est : il y a des prédateurs et des proies.
Et si vous voulez vraiment aider les oiseaux, il y a moyen de les nourrir dans des endroits inaccessibles pour les chats, collier ou pas.
Donc par pitié pour les tympans et la santé mentale de nos chats, enlevez le grelot des colliers et faites passer ce message au plus grand nombre de propriétaires de félins !
3. Prévention des problèmes d’oreilles, soins de base et nettoyage :
Pour éviter une accumulation de vieux cérumen, de poussières, de poils morts et autres « crasses », il faut de temps à autre, par exemple 1 x par mois, nettoyer chaque oreille, avec un coton-tige « à sec ».
Et j’insiste déjà ici : il faut nettoyer le pavillon mais aussi aller DANS les oreilles, car c’est comme une bouteille : il faut laver le goulot extérieur mais aussi l’intérieur de la bouteille !
Comment procéder :
– tenir la tête dans l’axe du cou (donc truffe droit devant, sinon le tuyau souple qu’est le conduit auditif va se plier et on ne pourra pas enfoncer le coton-tige correctement)
– enfoncer le coton-tige sec, vers le bas et l’avant de la tête (à un angle de 45° par rapport au sol)
– pour un chat, on peut enfoncer sans problème 1/3 de la longueur du coton-tige, et pour le chien, on peut enfoncer de 1/2 à presque tout le coton-tige suivant la taille de l’animal
– pas de risque de percer le tympan, puisque le conduit auditif des animaux est long et coudé
– si tout se passe bien, normalement l’animal n’a pas mal (sauf en cas d’otite, la douleur étant un symptôme d’infection)
– si les oreilles sont saines, un coton-tige par oreille est suffisant ; inutile d’y aller plusieurs fois, sous peine d’irriter l’oreille (on parle de nettoyage, pas de ramonage !).
Normalement, le coton-tige doit en ressortir sec et à peine souillé.
Si les sécrétions enlevées sont brun-noirâtre et que l’animal veut se gratter, il s’agit d’une gale.
Si votre coton-tige ressort humide et jaune, voire malodorant, et qu’il montre des signes de gêne ou de douleur, il s’agit d’une otite purulente (voir plus loin).
De l’eau ou un produit pour nettoyer les oreilles ?
L’avantage d’utiliser un coton-tige sec est que l’on voit exactement ce qui sort de l’oreille.
Et l’inconvénient d’utiliser une lotion de type sérum physiologique ou un nettoyant inapproprié est qu’on introduit de l’eau dans l’oreille, or le cocktail (humidité + chaleur) = multiplication des microbes !
(chaleur car l’oreille est « dans » le chien, donc à température interne de 39°C).
Et comme les bactéries se multiplient toutes les 20 minutes, vous risquez donc de provoquer une otite en quelques heures plutôt que de nettoyer l’oreille !
Vous pouvez éventuellement utiliser un produit composé de molécules antiseptiques, mais veillez quand même à sécher l’intérieur des oreilles avec un coton-tige sec à la fin.
Le chien qui saute dans la piscine :
Même risque que précédemment : humidité + chaleur = nid à microbes
et 20 minutes par cycle de reproduction bactérienne, donc otite risquée en 24-48 h !
Solution : assécher les oreilles avec un coton-tige ou utiliser une solution antiseptique naturelle.
Exemples de nettoyants naturels antiseptiques :
– nettoyant à base d’eau de mer (Sealane,…)
– « Nettoyant doux pour les oreilles » de Phyto-animaux
– nettoyant à base d’hydrolats ou d’huiles essentielles (attention à la causticité de certaines HE) et pas chez le chat
– de l’HE de lavande vraie pure, à mettre sur votre coton-tige (mais pas chez le chat)
– de l’hydrolat de lavande vraie sur le coton-tige chez le chat
– de l’eau boriquée à 2 % (pas plus ! ; antiseptique léger à faire préparer à la pharmacie)
Attention : Evitez les huiles essentielles pures chez le chat : ça le fait baver instantanément !
Impressionnant et sans danger, mais à éviter !
Ce qui convient au chat est plutôt la forme « hydrolat », qui est bien moins concentré en principes actifs que la forme « huile essentielle ».
4. La gale d’oreilles :
Infection des oreilles d’origine parasitaire, la gale d’oreilles est due à une sorte d’acariens, des cousins microscopiques des puces et des tiques (leurs noms barbares sont Otodectes cynotis pour le chien et Notoedris cati pour le chat). Ces parasites s’installent dans les conduits auditifs car ils y trouvent la chaleur et se nourrissent de cérumen et autres débris cutanés.
Même si souvent une oreille paraît plus atteinte que l’autre, il faudra toujours traiter les 2 oreilles simultanément, car les parasites peuvent faire « ping-pong » en passant d’une oreille à l’autre (en galopant sur l’autoroute qu’est, pour eux, la tête de votre animal).
Si on ne traite pas une gale, ce qui est facile, rapide et juste « chatouillant », elle va se transformer en otite, qui est difficile à traiter, long et terriblement douloureux.
Il est donc impératif de traiter chaque gale d’oreilles de son animal au plus vite.
Le plus efficace est sans conteste le traitement chimique, avec un antiparasitaire, solution qui doit être instaurée par un vétérinaire.
Mais la phytothérapie peut prévenir cela, ou aider le traitement.
Phyto-aromathérapie :
Sans interagir avec le traitement prescrit par votre vétérinaire, on peut éventuellement nettoyer l’intérieur des oreilles 1 à 2 x/jour avec un coton-tige imbibé d’une ou 2 gouttes de certains antiseptiques à visée parasitaire, comme :
– l’huile essentielle de Palmarosa, contenant du géraniol antiparasitaire
– les huiles essentielles contenant des cétones terpéniques, comme l’HE de lavande aspic, l’HE de Romarin CT camphre, ou Romarin CT verbénone
– la « Pommade antiseptique » de Phyto-animaux, à base d’HE.
Mais attention : PAS chez le chat, car les molécules de ces HE sont beaucoup trop fortes et même toxiques pour lui !
D’autres solutions antiseptiques peuvent aussi être utilisées contre les parasites des oreilles, mais l’efficacité sera moindre:
– de l’eau boriquée à 2 % (maximum, à faire préparer à la pharmacie)
– du « Nettoyant doux pour les oreilles » de Phyto-animaux
– de l’hydrolat de lavande vraie
– l’HE de lavande vraie
– l’HE de Tea tree
– l’HE de Niaouli
Attention : pas d’HE chez le chat ; mieux vaut utiliser chez lui de l’hydrolat de lavande vraie.
Si la gale est sévère, il faudra se faire prescrire un traitement par son vétérinaire..
Précaution :
si, au fil des nettoyages avec les HE, l’oreille a l’air de saigner, c’est que l’HE que vous utilisez est trop irritante pour l’oreille de votre animal. Il faut donc arrêter avec cette HE ou en choisir une autre moins agressive.
La perméthrine et autres dérivés de pyrèthre chez le chat :
une seule chose à retenir : c’est TOXIQUE !
La perméthrine ou l’un de ses dérivés (deltaméthrine,…) sont des insecticides de la famille des pyréthrinoïdes.
Utilisés comme anti-puces ou anti-tiques, ils sont parfois aussi utilisés contre la gale des oreilles (puisque due à des acariens cousins des tiques).
Malheureusement, ces substances sont très toxiques chez le chat. Le cas d’accident le plus fréquent est le traitement anti-puces donné à une maman-chat qui ne sera qu’un peu malade, alors que sa portée sera retrouvée morte.
De plus, beaucoup de traitements soi-disant naturels contre les parasites externes contiennent des dérivés de ces pyréthrinoïdes. Bien sûr, c’est tout aussi nocif pour l’animal.
Enfin, le pyrèthre, une autre molécule insecticide de type pyréthrinoïde existe aussi dans certaines plantes, comme le chrysanthème. Là aussi, cela peut représenter un danger pour le félin.
Donc, chez le chat, il faut absolument bannir tout traitement à base de dérivé de perméthrine ou de pyrèthre, qu’il soit chimique, naturel ou « pseudo-naturel ».
Alimentation :
Il faut savoir que les carnivores fonctionnent sur un « mode acide » (alors que les herbivores sont plutôt de type alcalin).
En effet, les carnivores se nourrissent surtout d’aliments naturellement acides (viandes, produits dérivés du lait, fruits, légumes acides telle la tomate (légume-fruit),….).
Leur nourriture étant acide, leur sang a tendance à être acide et leurs sécrétions sont aussi acides, dont le cérumen. Or les microbes n’aiment pas l’acidité.
Il s’agit donc là d’une méthode de protection naturelle des carnivores via leur alimentation.
Or les chiens et les chats ne mangeant que des croquettes se nourrissent donc surtout de…. céréales (même si les firmes nous vantent les soi-disant « viandes fraîches », c’est faux : lisez donc les étiquettes, à la rubrique « Composition », souvent écrit en minuscule, d’ailleurs….).
Donc, comme les croquettes sont surtout à base de céréales qui sont alcalines, le niveau d’acidité normal n’est pas atteint, et donc le cérumen n’est pas assez acide, laissant donc les parasites s’installer et coloniser les oreilles de Max ou de Minou.
Pour résumer, on peut dire que :
– trop de croquettes = trop alcalin = cela favorise les parasites s’installant dans les oreilles
– nourriture carnivore normale = acidité normale = cérumen acide = moins de parasites
CQFD.
La prévention alimentaire consiste donc à donner à votre animal une nourriture carnée normale, et non le « tout industriel ».
On donnera donc des aliments plus acides (viandes, produits laitiers comme le yaourt nature, fruits ou légumes acides telles que tomates,…).
Ainsi, le risque d’attraper une gale d’oreilles n’est pas nul, mais il est fortement diminué.
Votre compagnon ne fera peut-être plus que 1 ou 2 gales par an, et non plus 1 chaque mois.
Faites-le pour son bien-être, sa santé et votre tranquillité nocturne.
5. L’otite aiguë, l’otite purulente :
Il s’agit de l’otite bactérienne, qui apparaît suite à la présence d’eau et de saletés dans les oreilles, ou d’une surinfection bactérienne suite à une gale d’oreilles parasitaire.
Il faut toujours avoir en tête que le cocktail (humidité + chaleur) = multiplication des microbes.
Cela signifie que les conditions d’apparition de l’infection bactérienne sont vite réunies et que l’infection peut très vite s’installer.
D’autant plus vite d’ailleurs que les bactéries se multiplient toutes les …. 20 minutes !
L’inflammation provoquée va favoriser le gonflement et l’œdème du conduit auditif, dont la lumière va donc se rétrécir.
La douleur aussi apparaît, et elle pose problème car l’animal ne se laissera pas facilement soigner.
Il arrive même que certains animaux ne se laissent même plus approcher, ou mordent leur propriétaire – même s’ils sont très gentils – tellement la douleur est insupportable.
Les microbes mélangées aux diverses sécrétions donnent le pus, de couleur jaunâtre et d’une odeur caractéristique très désagréable (pour résumer : « ça pue »).
A ce stade, il faut aller consulter un vétérinaire car l’animal doit être mis sous antibiotique.
Ici aussi, la phytothérapie peut éviter les otites, aider au traitement ou diminuer les récidives.
Rappel :
– la gale parasitaire est facile à traiter, rapide et juste « chatouillante », alors que
– l’otite bactérienne est difficile à traiter, longue et très douloureuse.
Phyto-aromathérapie :
Sans interagir avec le traitement instauré par votre vétérinaire, on peut éventuellement nettoyer l’intérieur des oreilles 1 à 2 x/jour avec un coton-tige imbibé de certains antiseptiques :
==> si l’otite est légère :
– de l’eau boriquée à 2 % (pas plus ! ; antiseptique léger à faire préparer à la pharmacie)
– du « Nettoyant doux pour les oreilles » de Phyto-animaux
– de l’hydrolat de lavande vraie
==> si l’otite est plus sérieuse :
– la « Pommade antiseptique » de Phyto-animaux, à base d’HE
– l’HE de lavande vraie
– l’HE de Tea tree
– l’HE de Niaouli
Attention : pas d’HE chez le chat ; mieux vaut utiliser chez lui de l’hydrolat de lavande vraie, même si l’otite est sévère.
Précaution :
si, au fil des nettoyages avec les HE, l’oreille a l’air de saigner, c’est que l’HE que vous utilisez est trop irritante pour l’oreille de votre animal. Il faut donc arrêter avec cette HE ou en choisir une autre moins agressive.
On peut aussi agir sur l’alimentation, en donnant des aliments plus acides (viandes, produits laitiers, légumes ou fruits acides telles que tomates,…).
Voir le paragraphe « Alimentation » du point 4.
6. L’otite chronique :
En médecine, est caractérisée de « chronique » toute maladie qui dure depuis plus d’une semaine.
On considère donc qu’une otite chronique est une otite aiguë qui est là depuis quelque temps, ou dont les récidives sont systématiques et difficiles à traiter.
Evidemment, avec le temps, les dégâts des conduits auditifs et les séquelles s’installent et se renforcent à chaque récidive.
Le problème quand les lésions sont là depuis longtemps, c’est qu’on ne peut plus revenir en arrière.
Et on n’a pas encore trouvé le moyen de remonter le temps….
Les lésions irréversibles que l’on retrouve dans les oreilles à otite chronique sont :
– une lumière du conduit auditif qui se rétrécit de plus en plus, au point de se sténoser (d’être pratiquement fermée)
– du pus difficile à enlever (car lumière très étroite), avec l’odeur infecte qui accompagne toute plaie purulente
– une inflammation que l’on n’arrive quasi plus à lever (c’est rouge, douloureux, gonflé et chaud)
– parfois l’apparition de polypes, plus ou moins hémorragiques, compliquant d’autant le tableau
– un animal qui ne supporte plus qu’on touche ses oreilles (c’est à peine si on peut encore les regarder…)
– un animal qui peut devenir agressif de douleur,…
– éventuellement un othématome (hématome de l’oreille, voir le point 8)
– un risque de propagation à l’intérieur, vers l’oreille moyenne, puis l’oreille interne et les bulles tympaniques, donnant des troubles de l’équilibre, une atteinte de l’état général,…
On comprend donc que l’otite chronique est une maladie au pronostic sombre, car la situation ne fera que s’aggraver et finira par être très difficilement supportable pour l’animal et le propriétaire.
Phyto-aromathérapie :
On a bien compris que les lésions datant d’un certain temps et les séquelles ne se réparent plus.
On pourra juste tenter de maîtriser l’otite chronique pour éviter les poussées aiguës.
En médecine classique, on utilisera donc des antibiotiques et des anti-inflammatoires à chaque poussée.
En phytothérapie, on peut utiliser des HE et des pommades à base d’HE (mais pas chez le chat ; voir Point 5).
Mais il ne faut pas se leurrer : c’est le cas le plus difficile à gérer.
C’est pour cela que je pousse à faire comprendre toute l’importance à éviter à tout prix d’arriver à cette situation. Ainsi, dans l’optique de la médecine préventive, toute gale ou toute otite légère doit tout de suite être traitée efficacement.
7. Les corps étrangers :
Plus fréquents qu’on ne le croit, les corps étrangers dans l’oreille peuvent être divers et variés : petit gravier, épillet, bout de bois, voire même un tout petit jouet placé là par le petit dernier de la famille !
Les symptômes : l’animal se secoue la tête, il se gratte, il peut avoir la tête penchée sur le côté,…
Cet objet indésirable est évidemment à enlever (ou à faire enlever par son vétérinaire) au plus vite, pour éviter une blessure ou une otite compliquante.
Le cas de l’épillet en été est celui qui pose le plus de problème, car cette semence de plante a sa tête qui tourne et se vrille, avançant donc plus profondément, pouvant même s’enfoncer dans la chair ! S’il n’est pas retiré au plus vite, l’épillet peut s’être enfoncé si loin qu’il devient très difficile à enlever, même sur un animal anesthésié.
Phyto-aromathérapie :
Pour tenter de retirer le corps étranger, on peut essayer de mettre un nettoyant antiseptique dans l’oreille, puis on masse l’oreille pour essayer de faire remonter cet objet et parvenir à le retirer.
Mais si l’objet ne vient pas facilement, n’insistez pas ou vous risqueriez de blesser votre animal ; il faudra alors consulter un professionnel.
Nettoyant antiseptique à utiliser (de préférence de type aqueux):
– de l’eau boriquée à 2 % (maximum, à faire préparer à la pharmacie)
– du « Nettoyant doux pour les oreilles » de Phyto-animaux
– de l’hydrolat de lavande vraie
8. L’othématome = hématome de l’oreille :
Normalement, le pavillon de l’oreille est une surface plane, garnie de poils et dans lequel se trouve un très fin cartilage, soutenant l’oreille et permettant au chien de la redresser.
Au point de vue des structures internes, le pavillon est composé de peau, de tissu sous-cutané, de cartilage et de très fins vaisseaux sanguins. Toutes ces couches sont « collées » les unes aux autres, en formant ce qu’on appelle des « cavités virtuelles », ce sont en quelque sorte des espaces mais qui ne sont remplis par rien.
La cause est due au fait que le chien ou le chat a ses oreilles qui grattent ou qui le chatouillent. Les conditions d’apparition de cet othématome sont donc traumatiques : en se secouant la tête contre un pied de chaise ou une table, l’oreille reçoit un coup qui provoquera cet hématome.
Quand un vaisseau sanguin du pavillon éclate à l’intérieur, le sang commence à sortir de ce vaisseau lésé et s’accumule dans ces « cavités virtuelles » : l’hématome de l’oreille, ou othématome (ot- pour oreille et -hématome), apparaît et fait gonfler l’oreille.
Si l’on ne traite pas cet hématome, il va se transformer en tissu fibreux, dur, épais et l’oreille ne sera plus souple ni élastique. Sans compter que la cause sera toujours présente.
Et la cause le plus fréquente est la gale de l’oreille (vue au Point 4). Or on a vu dans ce point précédent que cela peut déboucher sur une otite chronique, un tableau au pronostic beaucoup plus sombre.
Le traitement classique consiste à endormir l’animal, à couper la peau de l’oreille pour enlever l’hématome, puis recoudre l’oreille, en solidarisant bien les diverses épaisseurs (peau, tissu sous-cutané, cartilage) pour qu’il n’y ait plus de cavité virtuelle, et donc pour que l’hématome ne puisse plus revenir.
Phyto-aromathérapie :
Pour éviter l’opération (parfois onéreuse et risquée de par l’anesthésie), l’équipe de Phyto-animaux a mis au point la pommade « Anti-hématome « .
Très efficace, cette pommade s’applique 1 x/jour sur les 2 côtés du pavillon de l’oreille gonflée.
Grâce aux HE qu’elle contient, la pommade « Anti-hématome » permet de résorber l’hématome, agit sur les vaisseaux sanguins en les aidant à se refermer et à se renforcer, et elle permet ainsi aux divers tissus de se cicatriser.
Au fil des jours, l’hématome va diminuer et l’oreille va retrouver son volume et sa plasticité d’avant (+/- bien suivant la taille de l’hématome et la vitesse à laquelle celui-ci a été traité, le mieux étant évidemment de soigner cet othématome le plus rapidement possible).
9. Les tumeurs de l’oreille :
Comme partout sur le reste du corps, les oreilles peuvent être le siège de processus tumoraux ou pseudo-tumoraux.
Les 2 cas les plus fréquents sont les polypes hémorragiques et l’épithélioma spino-cellulaire chez le chat.
Tout d’abord, les polypes hémorragiques sont des masses qui grandissent plus ou moins rapidement dans le conduit auditif. Ils sont souvent compliquant d’otite chronique et rendent d’autant plus difficile le traitement de l’animal. Si ce ne sont pas des tumeurs au sens strict du terme, leur vitesse de développement et la présence de très nombreux vaisseaux sanguins les rendent particulièrement « agressifs » et assombrissent de beaucoup le pronostic de survie à +/- court terme de l’animal.
Même si, en théorie, la phyto-aromathérapie pourrait contribuer à maintenir, voire à faire diminuer ces polypes grâce à des substances agissant l’inflammation ou sur les vaisseaux sanguins (en favorisant leur disparition progressive), la difficulté pratique, notamment due à l’étroitesse du conduit auditif, rendrait le traitement mal aisé. Sans compter qu’actuellement, les essais sur le terrain ne sont pas légion car difficiles à mettre en place.
Ensuite, l’épithélioma spino-cellulaire du chat.
Derrière ce nom barbare se cache une réalité fréquente chez les chats dont le bout de l’oreille est blanc ; il s’agit d’une sorte de tumeur « mordant » la peau de l’oreille, donnant des croûtes noirâtres et provoquant des saignements réguliers. Petit à petit, la tumeur avance sur le pavillon de l’oreille et « grignote » le tissu sain. Malheureusement, ce scénario peut se terminer par la fin prématurée du chat suite à son euthanasie car la situation peut devenir compliquée et ingérable.
La cause est due aux rayons UV qui attaquent la peau peu pigmentée (rose) qui se trouve sur une zone où les poils sont blancs. Cela commence en quelque sorte par un gros coup de soleil sur le bout de l’oreille, et qui va se transformer en « cancer de la peau ».
La meilleure prévention est un peu la même que pour nous : éviter le soleil (c’est facile si le chat n’aime pas la chaleur, mais certains chats aiment particulièrement bronzer au soleil, ce qui peut poser problème s’ils ont le bout des oreilles blanc. Une autre action préventive est de mettre sur les bouts d’oreilles au moins 1 fois par jour… de la crème pour éviter les coups de soleil ! Mais si certains chats se laissent faire, d’autres non.
Phyto-aromathérapie :
Quand les lésions apparaissent, on peut alors utiliser des pommades anti-inflammatoires ou cicatrisantes, comme la « Pommade cicatrisante » de Phyto-animaux.
Attention cependant de ne pas utiliser des crèmes ou des huiles essentielles trop agressives, au risque d’empirer la situation et de faire « flamber » la tumeur.
Mais chaque été ensoleillé pouvant aggraver les lésions, il faut envisager de faire opérer son animal pour couper le bout tumorisé, avant que l’oreille ne soit complètement « bouffée » par la tumeur.
10. Conclusion :
Comme on vient de le voir tout au long de cet article, la prévention de tout problème d’oreille débutant permet d’éviter d’enclencher un cercle vicieux de complications et d’aggravations qui peuvent noircir le pronostic vital de l’animal.
Comme les oreilles sont d’accès facile, il vaut mieux privilégier les traitements locaux, avec des solutions, des crèmes ou des pommades cicatrisantes, anti-inflammatoires, désinfectantes, asséchantes, anti-parasitaires, antibiotiques,….
Et la phyto-aromathérapie offre diverses pommades ayant ces propriétés, notamment grâce aux principes actifs des nombreuses huiles essentielles très efficaces.
L’autre volet de la prévention des problèmes d’oreilles est l’alimentation, qui doit être composée de substances acides, comme tout régime nutritionnel normal l’exige pour les carnivores que sont nos chiens et nos chats, à savoir de la viande, des dérivés de produits laitiers (yaourts, fromages,….), des légumes,…
Cela leur permet alors d’avoir des sécrétions normalement acides, notamment le cérumen, ce qui est un moyen naturel de protection contre les microbes et autres petites bébêtes indésirables.
Enfin, admirons les capacités sensorielles phénoménales de nos compagnons, en respectant leur tranquillité auditive (pas de grelot chez le chat) et aidons-les dès que leurs oreilles leur posent problème. Ils vous en seront reconnaissants en obéissant à vos demandes d’amour et de câlins, puisqu’ils seront alors parfaitement capables de les entendre.
Dr. Ariane
Phyto-animaux
Abréviations utilisées :
CQFD : Ce Qu’il Fallait Démontrer
CT : Chémotype, caractérisant les diverses huiles essentielles et précisant la molécule active
principale
HE : Huile Essentielle, relevant de l’aromathérapie (une sous-catégorie de la Phytothérapie)
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